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AS Monaco

FC Bruges

 
81e match européen du FC Bruges
 
1/8 de finale de la Coupe des Champions 1988-89. (Match retour, le 9/11/1988)
   
 
     
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 55'
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 59'
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 40'
 
 
 
 
 
 
 
 
 76'
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 79'
   
 
 
 
 54'
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
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 76'
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 79'
   
 
 
 
 
 
 
5' 
Youssouf Fofana
 
 
 
8' 
Luc Sonor
 
 
 
24' 
José Touré
 
 
 
27' 
Youssouf Fofana
 
 
 
30' 
José Touré
 
 
 
 
 
Yves Audoor
 62'
73' 
Youssouf Fofana
 
 
 
 
 
Stade Louis-II à Monaco. (12.729 spectateurs)
 
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K.-O. à Monaco, Bruges n'a rien fait pour résister à l'ouragan (Journal Le Soir du 12 novembre 1988)

DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL à Monaco, le 10 novembre.

Démarche chaloupée, Jan Ceulemans se porte les mains au visage. Il se frotte les yeux et ôte, comme envahi par une énorme lassitude, ce brassard blanc qui le distingue de ses coéquipiers. La solitude du capitaine brugeois est énorme au terme de ces quarante-cinq premières minutes d'enfer vécues face à Monaco. Personne n'est là pour lui dire que ce n'est pas vrai et qu'il va bientôt se réveiller laissant au sommeil ce cauchemar imprévisible.

Une heure plus tard, les uns derrière les autres, les joueurs brugeois quittent leur vestiaire, laminés, égarés, même pas rhabillés. Ils ne se parlent pas, mais ils ne parlent à personne comme seulement soucieux de vite s'éloigner du lieu du naufrage. Comme l'iceberg avait cisaillé le Titanic, le vaisseau brugeois a coulé face à l'armada monégasque. Pour surprenante qu'est la défaite dans ses chiffres, elle n'en est pas moins explicable à bien des égards...

Excès de confiance. Rassurés par la facilité avec laquelle Anderlecht était venu à bout de Metz, les Brugeois souriaient en s'entendant énumérer les affres du football français. Une difficile victoire au match aller ne les avaient même pas inquiétés, persuadés qu'ils referaient à Monaco, le coup de Brondby. Profitant du panorama que leur offrait leur lieu de retraite monégasque, ils avaient perdu de vue qu'il y a autant de différence entre Metz et Monaco qu'entre Lokeren et l'Antwerp. Ils préféraient ignorer aussi qu'en son sein l'équipe d'Arsène Wenger comportait des individualités qui, eu égard aux soubresauts qui agitent le ballon dans l'Hexagone, avaient une furieuse envie de se mettre en évidence. Ils jugeaient avec légèreté les déclarations d'intentions de celles-ci lorsqu'elles affirmaient vouloir tout mettre en oeuvre pour atteindre les quarts de finale de la coupe des Champions.

- Ce sera très difficile, avaient dit Henk Houwaart et Raymond Mertens, le second annonçant même avant la première confrontation entre Bruges et Monaco qu'une victoire avec deux buts d'avance serait insuffisante. Mais l'un et l'autre prêchaient dans le vide.

Démobilisation. Les Brugeois ont lutté contre l'étouffement durant quatre minutes, le temps pour Fofana de profiter d'une erreur de Mamadou. Durant l'heure et demie qui suivit, ils se cachèrent, à l'exception de quelques-uns. Au petit jeu de l'absence qui dissimule les faiblesses, M'Buyu décroche la timbale. Non seulement, il s'écroule avant de recevoir le ballon, mais, en plus, il met longtemps avant de se relever...

Désorganisation. Si nous parvenons à neutraliser Hoddle... prévoyait Vande Walle, voici une quinzaine de jours. Le pauvre gardien brugeois aurait dû mettre la puce à l'oreille de ses coéquipiers qui, non contents de laisser le Britannique faire ce qu'ils voulaient en milieu de terrain, ont mis une demi-heure avant de se rendre compte que Monaco jouait avec trois attaquants, à savoir Fofana, Hateley et Touré. Quand on songe que ce schéma était prévisible vingt-quatre heures avant le match, on se demande encore pourquoi rien n'avait été prévu pour le contrer.

Cueillis à froid les Brugeois? Certainement. Mais quand on a leur expérience et leurs prétentions, on se remet d'un K.-O. au premier round. On a un orgueil suffisant pour ne pas rester au tapis.

Manque de talent. Henk Houwaart a, une nouvelle fois, évoqué l'étroitesse de son noyau pour expliquer la défaillance de ses hommes. Face aux insuffisances de Brylle et M'Buyu, il n'avait comme seul remède que le jeune Audoor. A l'arrière, par contre, Kimoni a dû endurer une heure de souffrance aux côtés de Fofana. Qui d'autre que lui pouvait jouer moins mal face à l'Ivoirien? Les carences brugeoises sont, à cet égard, d'autant plus flagrantes, que ses pions majeurs battent de l'aile. En l'absence de Degryse, tout le poids des responsabilités reposent sur Van Der Elst et Ceulemans. Le premier a bien tenté de prendre les siennes. Mais plus laborieux qu'inspiré, il loupa deux passes sur trois, incapable de relancer son équipe. Quand au second, il ne peut pas mieux, dira Henk Houwaart. Il ne pouvait jouer plus mal, ironisa timidement une voix en écho. Le capitaine brugeois n'a jamais été un meneur d'hommes et il s'est montré incapable de rassembler ses équipiers au moment du naufrage. Lorsqu'il était trop tard, c'est-à-dire en seconde période, il tenta de donner l'exemple en risquant les chevauchées qui le rendirent célèbre. Mais le coeur n'y était pas.

Conclusion. L'échec brugeois en Principauté était, à posteriori, prévisible, même si l'ampleur des chiffres étonnent. Considérant leur titre comme déjà perdu, les hommes de Henk Houwaart n'ont jamais convaincu cette saison. Une certaine dose de chance assortie à des prestations individuelles heureuses leur avaient permis de limiter les dégâts jusqu'à présent. Sans ligne directrice, sans véritable solidarité, manquant d'organisation et, pour certains, de condition physique, ils viennent d'être ramenés durement à la réalité. S'interrogeant, mardi soir, sur le nom de leur adversaire des quarts de finale de la coupe des Champions, ils se voyaient, jeudi matin, difficillement européen.

A Monaco, les Brugeois n'ont presque pas joué, mais ils ont perdu. Ils nous ont fait songé à ces «parvenus» que l'on croise dans la Principauté. Ils profitent avec insousiance de leur séjour et sont tout étonnés lorsque vient le moment de l'addition. Cette fois, ce n'était pas le football français qui succombait au piège du confort...

Par BRUNO DEBLANDER (Journal Le Soir du 12 novembre 1988)

Source : Les archives du journal Le Soir

 
 
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