logo de Bel-foot-euro.be
 

Budapesti Voros Lobogo

RSC Anderlecht

 
1er match européen du RSCA
 
1er tour de la Coupe des Champions 1955-56. (Match aller, le 7/09/1955)
    compo
voir la compo du RSCA sur le terrain
     
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   
 
 
 
 
 
     
 
 
 
René Van der Wilt
 7'
8' 
Istvan Szimcsák
 
 
 
25' 
Péter Palotas
 
 
 
28' 
Nandor Hidegkuti
 
 
 
 
 
 
H. Van den Bosch
 39'
59' 
Péter Palotas
 
 
 
 
 
 
H. Van den Bosch
 79'
80' 
Péter Palotas
 
 
 
83' 
Karoly Sandor
 
 
 
 
M. Maeyer
 
Népstadion à Budapest. (40.000 spectateurs)
 
Retour en haut de page
 
- Journal Le Soir du 8 Septembre 1955 -
Voros Lobogo - S. C. Anderlecht 6-3

Week a défendu ses filets comme un lion

Budapest, 7 septembre.
C'est sur le score de 6-3 en faveur de Voros Lobogo (Drapeau Rouge) que le S. C. Anderlecht a perdu, ce mercredi soir, à Budapest, son premier match de la Coupe d'Europe. Le résultat est tout à fait honorable, si l'on considère la valeur de l'adversaire, qui a confirmé aujourd'hui, par son jeu, qu'il se classe parmi les premières équipes du monde. Ce résultat n'est nullement un objet de honte, quand on le compare à ceux enregistrés par d’autres champions étrangers face aux champions hongrois.
N'oublions pas que Voros Lobogo vient de battre Hadjuk Split, le fameux club yougoslave, par 6 buts à 0 et Honved lui-même, par 5-1 !...


Week, extraordinaire pilier défensif

La réussite d’Anderlecht est due à trois causes primordiales :

 1) Son gardien Week se montra dans un jour faste. Il arrêta des balles « inarrêtables » et exécuta des plongeons en tous sens, des « sauts de carpe » invraisemblables, des « saves » inouïs. Aussi mérita-t-il largement l'ovation que le public lui adressa;
 2) Les avants hongrois ratèrent quelques buts que beaucoup de nos joueurs n'eussent point manqué (peut-être étaient-ils réellement impressionnés par Week ?);
 3) Les champions de Belgique tirèrent un maximum de bénéfice de leurs propres attaques.


Excellente fin de premier time d’Anderlecht

Si la supériorité générale des vedettes magyares ne peut être niée par personne, ce fut seulement en seconde mi-temps cependant qu'elle s’étala pleinement. Avant le repos, Anderlecht parvint à asséner quelques « directs » à son adversaire et prit même l'initiative entre la 30e et la 45e minute de jeu, Ce fut vraiment la seule tranche de match au cours de laquelle les Belges eurent légèrement le dessus. Ce n'est, après tout, pas si mal.
Les Anderlechtois eurent même l'honneur d'ouvrir la marque, dès la sixième minute de jeu, par Van der Wilt, alors que, peu avant cet exploit, Mermans avait, sur coup franc, décoché un très dur envoi, qui passa hélas ! peu à côté du but.
La réponse des Hongrois fut immédiate et, à la huitième minute, l'ailier gauche Szimcsak avait comblé l'écart : 1-1.
Dès lors, Voros Lobogo poussa l’équipe d'Anderlecht devant son but, les joueurs belges réagirent toutefois par des contre-attaques bien conçues, bien menées aussi, mais presque toujours arrêtées à hauteur de la zone de réparation.
Dans le camp opposé, la balle passait d’un Hongrois à l’autre, magnétisée par des pieds d'une agilité presque surhumaine. Avec les rares Belges présents, nous ne savions où donner des yeux. De plus, les vedettes magyares manifestaient un avantage énorme dans le démarrage. C'est inouï combien ces joueurs peuvent démarrer vite. Pour les deux ailiers, Sandor et Szimcsak, la vitesse de course est même tout bonnement stupéfiante.
Sandor fut d’ailleurs le meilleur joueur hongrois de la première mi-temps. Alors que Hidegkuti bottait bas et restait souvent à l'aile droite, l'extérieur droit organisa la manœuvre; fort bien suivi par ses demis d'aile, il se déplaça à gauche, à droite, avec une vitesse ahurissante et créa dans la défense belge des « trous » qu'elle ne pouvait toujours combler, malgré toute la bonne volonté des arrières. Sur deux phases semblables (passes rapides entre deux hommes), Voros Lobogo inscrivit deux nouveaux buts : 3-1.
Week avait déjà réussi quelques « saves » extraordinaires auparavant. Ce ne fut rien en comparaison des tirs qu’il capta ou détourna ensuite.
Au cours de son quart d'heure de prédominance, Anderlecht avait inscrit un but d’une conception remarquable : Van der Wilt lança H. Vanden Bosch, qui médusa les arrières et le gardien adverses : 3-2.


Un bombardement incessant

En seconde mi-temps, la pression des Hongrois devint écrasante. Subitement ragaillardi, l'international Hidegkuti prit la succession de Sandor comme conducteur de l'attaque magyare. Le spectacle fut merveilleux à observer !
Ce fut du génie — le terme n'est pas trop fort — que la réalisation de ces offensives, toujours répétées et toujours variées, quoique restant d'une simplicité étonnante.
Les joueurs d'Anderlecht ne purent, durant vingt-cinq minutes, que s'opposer alors de leur mieux à ce bombardement incessant. Pendant cette période interminable, il leur fut impossible de se dégager. Malgré les bonnes interventions de Culot et Lippens, la balle revint chaque fois vers Week, qui fit crânement face au déferlement adverse.
Enfin, l'attaque hongroise desserra son étreinte vers la 70° minute. On n'en était encore qu'à 4-2, marque encourageante !
On assista alors à quelques offensives à la base desquelles se retrouva encore souvent Van der Wilt, mais fort peu d’entre elles — pour ne pas dire aucune — furent poussées jusqu'au bout.
L'une d'elles, toutefois, rapporta un joli point à nos champions, par le tandem des Vandenbosch. Ce fut 4-3, et un espoir fou !.…
Les Magyars eurent la réponse immédiate sous la forme d’un heading victorieux de Palotas : 5-3.
Un sixième but fut marqué par les Hongrois, puis Hidergkuti botta sur le montant, Week se détendit encore quelques fois et la fin survint, consacrant la victoire de Varos Lobogo sur la marque de 6-3.
Les 40.000 spectateurs réclamèrent des équipes un dernier salut avant de quitter le stade, réservant de longs applaudissements aux joueurs d’Anderlecht.
Ainsi, le comportement de l'ambassadeur du football belge en Hongrie répondit à ce qui était attendu de lui, c'est-à-dire une exhibition honorable.
Il n'est que juste, pour conclure, de souligner, une fois encore, le jeu plein d'efficacité du gardien de but Week et de Van der Wilt, dont on peut dire qu'il se montra le meilleur avant des champions,

Par Jacques THIBAUT. (envoyé spécial)


----------------

Les buts

6e min. : Centre de Jeng Vanden- bossche, déplacé à droite, vers H. Vanden Bosch; celui-ci passé de la tête en arrière à Van der Wilt, qui, d'un tir, de biais à cinq mètres du but, ouvre la marque: 0-1.
8e min. : Belle passe en profondeur vers Szimesak, qui démarre à une vitesse prodigieuse et envoie un dur tir, que Week ne peut qu'effleurer 1-1.
25e min. : Passes redoublées entre Palotas et Sandor; ce dernier sert l'avant-centre, totalement démarqué 2-1.
28e min. Szimcsak dépasse Matthys, l'Anderlechtois réagit cependant, tente à tout prix d'empêcher le Hongrois d'avancer, mais celui-ci est le plus fort; il centre vers Palotas, qui feinte au profit de Hidegkuti, lequel n'a guère de peine à envoyer le ballon au fond des filets 3-1.
38e min. : Van der Wilt donne une courte passe à H. Vanden Bosch, qui botte en se retournant et marque un très beau but: 3-2.
58e min. : Hidegkuti commet une faute en sautant avec Culot, mais l'arbitre ne le sanctionne pas; Hidegkuti tire au but; De Koster veut intercepter le ballon, mais le place dans l'angle supérieur du but, d'où Week parvient à le sortir d'un saut de carpe fantastique. Il pousse la balle en corner et, sur celui-ci, Palotas marque: 4-2.
78e min. : H. Vanden Bosch descend vers le but hongrois, passe en profondeur dans la « ruelle » à J. Vandenbossche, lequel botte dans le coin du but, évitant magistralement la sortie du gardien 4-3.
79e min. : Centre de Sandor à Palotas, qui émerge d'un paquet de joueurs et conclut de la tête : 5-3.
83e min. : Sandor, encore lui, d'un angle difficile et d'un tir d'une précision merveilleuse, place le ballon juste sous la barre transversale: 6-3.

- Journal Le Soir du 8 Septembre 1955 -